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Matière à poursuite

Samantha Ardente.
Samantha Ardente. © René Baillargeon


Il ne serait pas étonnant que l'adolescent de 14 ans qui a révélé la double vie de Samantha Ardente en lui demandant un autographe et en créant une page Facebook sur sa carrière d'actrice pornographique puisse faire l'objet d'une poursuite au civil.

C'est du moins ce que croit Me Françoise Boivin, avocate spécialisée en droit du travail. Selon elle, cette situation détient a priori plusieurs éléments qui pourraient justifier un recours de l'ancienne agente de bureau vis-à-vis l'enfant, mais aussi ses parents.

« Comment se fait-il qu'un enfant de 14 ans ait eu accès à cette vidéo-là? On parle d'un jeune de moins de 18 ans. Je ne sais pas ce qu'il avait à avoir ce genre de vidéo entre les mains. Et les parents? », se questionne d'entrée de jeu l'avocate, jointe hier, par téléphone.

La manière dont la nouvelle a été propagée serait aussi à évaluer, selon elle. « Il y aurait probablement eu d'autres solutions. Le jeune aurait pu informer ses parents, par exemple, qui auraient pu aller informer la direction de l'école de manière respectueuse et privée », plaide-t-elle.

Même son de cloche du côté d'Alain Barré, professeur de droit du travail au Département de relations industrielles, à l'Université Laval, qui n'hésiterait pas à poursuivre l'étudiant pour dommages et intérêts. « Visiblement, il a fait ça dans la seule intention de nuire. Pour moi, c'est un geste fautif », a-t-il avancé.

Congédiement « drastique »

Les deux experts s'interrogent aussi sur le congédiement un peu « drastique » auquel a fait face Samantha Ardente, surtout qu'elle détenait, semble-t-il, un dossier vierge et qu'elle n'avait pratiquement pas de contacts avec les élèves. Me Boivin se questionne aussi sur la manière dont la Commission scolaire a annoncé son renvoi, publiquement, jeudi soir.

« Ils n'aident pas au niveau des dommages futurs que la Commission scolaire sera peut-être tenue de payer à madame pour atteinte à sa réputation. L'école aurait pu régler ça avec elle. Prendre ses responsabilités et dire aux parents que les enfants ne sont pas en danger, que ça ne se reproduira plus. Elle n'était quand même pas en train de vendre ses DVD », ironise-t-elle.

Une deuxième chance

Les conditions proposées par la Commission scolaire et qui auraient pu permettre le retour au travail de Samantha Ardente lui semblent un peu trop « poussées » pour ce qu'on lui reproche. Une d'entre elles stipuleraient qu'elle devrait se faire discrète au cours des prochains mois ce qui aurait eu un impact sur sa vie privée.

« Il faut être respectueux des droits de la personne. Je pense qu'elle a pris la bonne décision de ne pas signer. Elle a dû se dire qu'elle n'avait rien fait d'assez grave qui justifie ce type de condition-là. Il faut dire que s'il y a des gens qui volent l'entreprise et qui ont droit à une deuxième chance, je crois qu'une dame qui a fait une vidéo, qui ne pensait jamais qu'elle allait avoir cet impact-là, a droit à une deuxième chance », a-t-elle conclu.

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